Bonjour,
Je vous écris car je suis perdue et épuisée. J’ai vécu une relation où j’ai subi des violences psychologiques, du contrôle, des insultes, ainsi que deux gestes violents.
Il m’a poussée une première fois dans la voiture, ce qui m’a causé un bleu au bras. J’ai réagi en pleurant et il s’est calmé, mais il a toujours justifié son comportement. Une autre fois, après une dispute, il m’a poussée violemment par terre dans mon appartement. Là encore, il a cherché à me faire porter la responsabilité, en disant que c’est ma façon de lui parler qui a "aggravé la situation".
Il me rabaissait régulièrement, me disait que je ne le soutenais pas, alors que j’ai toujours été présente pour lui : en l’aidant après son accident, en prenant de ses nouvelles, en achetant un coussin spécial, en essayant d’apaiser les tensions. Malgré tout, il trouvait toujours quelque chose à me reprocher.
Il exerçait aussi une pression constante sur mon apparence. Il me disait : "Va te maquiller, on dirait Gasper" il insistait "Fais au moins les yeux". Il exigeait que je porte des talons hauts chaque fois qu’on se voyait. Si je disais que je n’en avais pas envie, il répondait : "Tu veux qu’on s’énerve ?". J’ai fini par m’exécuter pour éviter les conflits.
Une fois je ne me suis pas maquillée et il était pas très content, je lui ai dit "ça fait quoi si je suis pas maquillée, il m'a répondu " tu me dérange "
Il critiquait aussi ma présence sur les réseaux sociaux. Il m’a fait supprimer mes comptes Facebook et Instagram en disant que "ça crée des problèmes dans les couples", et que s’il voyait que je gardais mon compte, il pourrait partir.
Mais même après ça, il trouvait d’autres prétextes pour s’énerver. Une fois, il m’a violemment accusée d’avoir regardé un homme et m’a lancé : "T’as regardé ce mec, tu le connais ?! Attention, me prends pas pour un con !" alors que je n’avais rien fait.
Une autre fois, il a coupé tout contact pendant un mois. Pendant ce silence, je me suis recréée un compte Facebook, pour ne pas rester isolée. Quand nous avons repris contact, il m’a reproché d’avoir pris "la décision de merde de ravoir Facebook sans lui demander son avis."
J’ai été choquée qu’il considère que je devais demander sa permission. Et malgré ça, j’ai de nouveau supprimé mon compte, simplement pour éviter les tensions.
Il a régulièrement coupé le contacte pour un oui ou un non. Une fois c'était par ce que je n'avais pas voulu mixer la soupe que j'avais préparé.
Sur le plan intime, il m’a forcée à lui envoyer des photos de moi, et a filmé nos rapports sans mon consentement. Il m’a ensuite dit qu’il avait tout supprimé, mais je n’ai jamais eu de certitude.
Chaque fois que j’ai tenté de parler calmement, il m’a insultée, rabaissée, ou ignorée. Il disait que j’étais "folle", "hystérique", ou encore "grosse merde". Il refusait toute discussion sincère, retournait tout contre moi et me laissait avec un profond sentiment d’impuissance et de culpabilité.
Aujourd’hui, je ne sais plus quoi faire. Je ne sais pas si je peux être entendue, si c’est suffisant pour porter plainte, ni comment m’y prendre. J’ai peur qu’il inverse tout comme il l’a toujours fait.
Mais je ne peux plus continuer dans cette peur, cette confusion et ce mal-être.
Merci d’avance pour votre écoute et vos conseils.
Bonjour,
Nous saluons votre démarche de nous écrire aujourd’hui, c’est quelque chose qui demande du courage. Vous nous partagez la relation que vous vivez / que vous avez vécue avec votre conjoint, dans laquelle vous mentionnez des violences psychologiques et physiques. Nous ne sommes pas sûr-e-s d'avoir compris si vous êtes toujours dans une relation avec cette personne. Quoiqu'il en soit, votre (ex-)conjoint vous a déjà poussée deux fois, en vous faisant peser la responsabilité de son geste. Malgré vos efforts pour le soutenir dans ses moments de vie difficiles comme lors d'un accident, il vous faisait toujours des reproches, et il voulait également contrôler vos fréquentations, vos réseaux sociaux et votre manière de s'habiller et de se maquiller. Il vous ignorait également parfois pendant longtemps, ne donnant pas d'explications. Vous mentionnez aussi qu'il vous a forcée à lui envoyer des photos intimes et a filmé vos rapports sans votre consentement. A chaque fois que vous avez essayé d'entamer une discussion calmement, il a refusé toute médiation, vous laissant un sentiment d'impuissance et de culpabilité. Vous nous écrivez aujourd'hui car vous aimeriez aller de l'avant et auriez besoin de clarté pour ce faire : en effet vous souhaiteriez pouvoir être entendue si vous portez plainte et craignez que votre conjoint retourne la situation contre vous. En nous écrivant, vous entreprenez une démarche importante pour votre protection et mieux-être.
Si vous nous le permettez, nous aimerions vous poser quelques questions à titre introspectif :
- Qu’est-ce qui vous aiderait à prendre action et faciliterait ces démarches pour vous ?
- Quelles sont vos forces et qualités qui pourraient vous aider dans cette démarche ?
- Sur quelle personne pourriez-vous compter afin de vous sentir en confiance ?
- Qu’est-ce qui vous aiderait à gagner en confiance / permettrait d’être rassurée ?
Votre témoignage nous touche particulièrement car il retrace toutes les difficultés et les épreuves que peut engendrer une relation dans laquelle il y a des formes de violence. Vous décrivez en effet de la violence psychologique, qui peut prendre la forme d'insultes et de dénigrements répétés, de chantage, d'isolement et de surveillance. Elle s'installe petit à petit, et au fur et à mesure qu'elle s'installe la victime se sent coincée, comme dans une "toile d'araignée", sans savoir comment en sortir. La violence a de lourdes conséquences sur la santé mentale et physique des personnes concernées. La violence psychologique est grave, et certains agissements peuvent être punis par la loi en Suisse. Elle fonctionne sous la forme d'un "cycle des violences" qui se répète et augmente en fréquence et en intensité si rien n'est entrepris pour le briser, avez-vous déjà entendu parler de ce cycle? Pourrait-il faire écho à votre situation? Dans tous les cas, des solutions existent, et des professionnel-les sont là pour vous aider tout au long de ce cheminement.
Dans votre question, vous nous demandez "quoi faire", car vous vous sentez perdue. Il nous semble important que vous puissiez être accompagnée par des professionnel-les spécialisé-es dans les violences au sein du couple et qui pourront vous épauler juridiquement et psychologiquement, en fonction de vos besoins. Nous imaginons bien votre épuisement, physique et moral, dans cette situation, on faisant ce premier pas de nous écrire, vous faites un premier pas pour prendre soin de vous.
Si vous nous le permettez, nous aimerions vous proposer de prendre contact avec des professionnel-les proches de chez vous qui ont pu aider d'autres personnes dans une situation similaire à la vôtre.
Dans le canton de Vaud, ainsi que dans tous les cantons, il existe un ou plusieurs centres d’aides aux victimes. Les centres LAVI (Loi d’Aide aux Victimes d’Infractions) proposent effectivement des consultations gratuites et confidentielles pour toutes personnes ayant été victime de différentes formes de violences qu’elles aient été physiques, sexuelles ou psychiques (menaces graves). Les professionnel-le-s de l’aide aux victimes pourront prendre un temps d’écoute et vous renseigner sur les questions d’ordre juridique, psychologique et social. Ils pourront aussi vous conseiller sur les éventuelles démarches que vous pourriez entreprendre sur le plan pénal et vous accompagner dans chaque étape de vos démarches. Vous pouvez les contacter au 021 631 03 00 afin de convenir d'un rendez-vous à Lausanne, Yverdon- les-Bains ou Aigle.
Une autre option qui s'offre à vous est celle du Centre d'accueil Malley Prairie: en effet vous pourriez aussi prendre contact avec le Centre Malley Prairie qui est un Centre d'accueil pour les femmes et les enfants qui sont confrontés à des violences domestiques. Il propose, entre autres, des consultations en ambulatoire qui sont non payantes et limitées dans le temps. Ces consultations itinérantes peuvent avoir lieu dans différents lieux du canton. Vous pourriez recevoir une aide précieuse, d'écoute, de soutien, mais aussi de conseils en fonction de votre situation par des professionnel-les spécialisés. Pour des informations ou une prise de rendez-vous, vous pouvez les joindre au 021 620-76-76.
Nous espérons de tout coeur avoir pu vous aider. Notre porte reste toujours ouverte si vous souhaitez nous poser une nouvelle question ou nous donner de vos nouvelles dans quelque temps. Avec nos meilleures pensées.
Bonjour, Vous nous écrivez car vous vous sentez perdue et vous vous demandez ce qui serait le plus bénéfique pour...
Bonjour, Votre mari use de violences psychologiques envers vous. Cette réalité vous préoccupe assez pour souhaiter qu'il quitte votre domicile...
Bonjour, Vous avez enduré quotidiennement plusieurs formes de violence, qu'elles soient psychologiques, économiques ou physiques. Sans demander l'aide de quiconque,...