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Questions et réponses

Est-ce du viol conjugal?

Question
28 Septembre 2024 - Tak...

Mon ex compagnon m’invitait au sexe physiquement et lorsque je refusais, il me disait à quel point j’étais nulle et me disait tout ce qu’il considérait comme une erreur. Me disait également que tout était de ma faute si rien n’allait dans notre couple. Il me faisait des reproches jusqu’à ce que je pleure ou soi mal puis allait s’endormir et ce à chaque fois.. d’autres fois il me prenait dans ses bras, désirait des rapports, je les lui refusait et suite à cela il arrêtait de me prendre dans ses bras, il se mettait sur le côté et utilisait son téléphone en m’ignorant totalement quand je lui parlais.

C’était soit l’un soit l’autre et pour ne plus subir les deux j’ai laissé faire.. aujourd’hui je vis avec ça en errance

Réponse
30-09-2024

Bonjour, 

Tout d'abord, nous saluons votre démarche de nous écrire et de nous avoir partagé votre questionnement, cela demande du courage que de partager ce qui s'est passé au sein de votre sphère intime et vous avez raison de vous interroger sur le sujet.

D'après ce que vous nous expliquez, il semble y avoir un enjeu important autour de la notion de consentement. Vous avez posé clairement vos limites en refusant des rapports sexuels lorsque vous n'en aviez pas envie, et cela avait comme conséquences que votre ex-compagnon vous rabaissait ou décidait de vous ignorer. Vous précisez également que pour éviter qu'il se comporte comme cela, vous l'avez laissé faire, ce qui n'implique pas que vous étiez d'accord d'avoir une relation sexuelle. Votre situation s'apparente à de la violence sexuelle

En effet, la loi reconnaît depuis le 1er juillet 2024 que tout acte sexuel imposé à une personne contre sa volonté, par menace, violence ou en profitant d'un état de sidération, constitue une contrainte sexuelle. Elle définit également le viol comme tout acte sexuel impliquant une pénétration du corps d'une personne, obtenu contre sa volonté, par menace, violence, ou en profitant de son état de sidération. Le fait que votre ex vous dénigre, vous boude ou vous ignore si vous refusiez d'avoir un rapport avec lui peut être considéré comme une forme de contrainte à des actes sexuels, ce qui vous a poussé à le laisser faire pour éviter qu'il s'en prenne à vous ou pour tout simplement pour qu'il vous montre une certaine forme d'affection. Et nous tenons à souligner que le fait qu'il ait été votre compagnon ne lui donne en aucun cas le droit de disposer de votre corps comme il le souhaitait. Pour plus d'informations sur le changement de la loi dès le 1er juillet 2024, nous avions diffusé un post informatif à ce sujet sur notre page instagram.

Si vous nous le permettez,  nous nous permettons de vous transmettre quelques informations concernant le consentement qui ont pu être utiles à des personnes dans des situation similaires à la vôtre. Dans les messages portés par l'Association VIOLENCE QUE FAIRE, nous souhaitons transmettre que lors de relations sexuelles, chaque personne est responsable de s'assurer que l'autre partenaire consent et de ce fait qu'il donne son accord à une action. Le consentement peut être donné et retiré à tout moment. Le fait de ne pas dire "non" ne signifie pas que vous êtes d'accord, le silence non plus, et un "oui" peut devenir un "non". Il est donc important de s'assurer qu'une personne est, et reste consentante en lui posant la question par exemple sans exercer de pressions quelqu'elles soient.

Il y a donc absence de consentement lorsque l'on cède par pression, aux menaces, et/ou à cause d'une relation de dépendance.

De ce que nous pouvons comprendre de votre situation, vous parlez de faits ayant eu lieu dans le passé. Nous ne savons quand se sont produits les rapports sexuels non consentis (avant ou après le 1er juillet 2024) ni quel est votre besoin actuellement en lien avec ce vécu. 

Si vous en ressentez le besoin, vous pourriez consulter le Centre de santé sexuelle - Planning familial sur le canton de Neuchâtel. Des professionnel-le-x-s vous recevront dans le cadre d'entretiens gratuits et confidentiels, vous pourrez ainsi vous confier, être conseillée et soutenue. Il y a un centre à Neuchâtel joignable par téléphone au 032 717 74 35, ou par mail à sante.sexuelle.ne@ne.ch. Si vous habitez le haut du canton, il y a un centre à la Chaux-de-Fonds que vous pouvez contacter par téléphone au 032 967 61 87, ou par mail à sante.sexuelle.vch@ne.ch.

Il est aussi possible de faire appel au Service d'Aide aux Victimes (SAVI) du canton de Neuchâtel. Il vient en aide aux personnes étant, ou ayant été victimes d'infractions au sens du Code pénal suisse. Les prestations sont aussi gratuites et confidentielles. Vous pouvez les joindre par téléphone au 032 889 66 49, ou par mail à savi.ne@ne.ch. Il y a un bureau à Neuchâtel et à la Chaux-de-Fonds.

Nous espérons avoir pu vous apporter des éléments utiles à votre situation. Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite et nous restons à disposition si vous souhaitez poser une autre question, ou nous donner des nouvelles.

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