Bonjour,
Un ami proche a use depuis plusieurs années de violences verbales et psychologiques sur ses différentes compagnes. Il y a peu de temps, sa compagne actuelle a décrit à deux amies avoir été violenté physiquement suite à une banale dispute.
Cette situation est discutée dans notre groupe d'ami.e.s, sans pour autant que quelqu'un amorce un réel dialogue avec la victime ou l'agresseur.
En discussion avec deux amies, nous cherchons un moyen d'intervenir, mais craignions que parler à l'agresseur aie des répercussions (menaces, ou renforcement des comportements violents) sur la victime.
En ce qui concerne la victime, son récit de l'agression me fait penser en quelques sortes à un appel à l'aide, mais elle ne me semble pas du tout prête à engager un réel dialogue et minorise très clairement les faits.
Auriez-vous un conseil à nous donner?
Merci d'avance et meilleures salutations
Bonjour,
Votre ami use depuis plusieurs années de violences physiques et psychologiques sur ses compagnes. Récemment, sa compagne s’est confiée à des amies et la situation vous préoccupe. Vous souhaiteriez intervenir mais il est difficile de savoir « par où commencer ». En effet, vous avez l’impression qu’il s’agissait d’un appel à l’aide de la part de la compagne de votre ami, mais en même temps vous trouvez qu’elle n’a pas l’air prête à en parler et qu’elle minimise les faits. Vous craignez aussi des répercussions si vous en parlez à votre ami, c’est pourquoi vous nous avez contacté-e-s et souhaiteriez avoir plus de clarté.
Nous souhaitons tout d'abord saluer votre démarche de nous écrire afin de trouver des pistes de solutions pour votre ami et sa compagne. Si vous nous le permettez, nous aimerions d'abord vous transmettre quelques informations qui pourraient vous être utiles dans votre situation.
La violence au sein du couple fonctionne sous la forme d'un cycle, "le cycle de la violence", qui a la particularité d'augmenter en intensité et en fréquence si rien n'est entrepris pour le briser. Ce cycle de la violence va avoir comme effet une augmentation du contrôle de l’auteur-e sur la victime. De plus, la violence aura pour conséquence des sentiments de peur, de crainte, de honte ou encore d’isolement de la victime. Selon la phase du cycle, comme par exemple lors de la phase « lune de miel », la victime aura tendance à justifier les actes de violence ou à les minimiser. Il s’agit là de réactions normales à une situation qui elle ne l’est pas. Les violences psychologiques sont constituées de disputes fréquentes, d'insultes à répétition, de cris, de dénigrements, de menaces, de contrôle d'un-e partenaire sur l'autre. Il y a un risque élevé que ces violences s'intensifient et s'accompagnent de violences physiques, d'où l'importance de pouvoir bénéficier de l'aide de professionnel-le-x-s. Les violences, qu’elles soient psychologiques ou physiques, sont graves et interdites par la loi. Est-ce que ces informations font écho à la situation de votre ami et de sa compagne?
Concernant la compagne de votre ami, si vous nous le permettez, nous souhaiterions vous poser quelques questions à titre introspectif:
Il est important qu'elle ait pu se confier à vos amies, cela démontre un précieux lien de confiance qu'il est important de préserver afin que la victime ne s’isole pas. Par exemple, vos amies pourraient lui proposer de se voir sans son conjoint et profiter de ce moment pour lui dire qu’elles sont inquiètes et qu'elles sont là pour elle si elle aimerait en parler ou au cas où elle aurait besoin d'aide. Elles pourraient lui donner le lien de notre site internet ou alors lui proposer de l’accompagner chez des professionnel-les du domaine des violences au sein du couple. Il est important de ne pas brusquer la personne, tout en essayant de la mettre « en mouvement » et à son rythme.
Concernant une éventuelle discussion avec votre ami, il nous est difficile d’évaluer le risque de conséquences sur la victime: qu’est-ce qui vous ferait craindre des répercussions sur cette dernière? Une solution pourrait être de demander à la victime si elle est d’accord que vous parliez à son conjoint des violences. Si une discussion s’amorce, nous vous encourageons à condamner la violence et faire part de la gravité de la situation à l’auteur. Vous pourriez l’encourager à parler à des professionnel-les et/ou nous écrire sur notre site.
Être témoin de violence n’est pas une position facile, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un couple d’ami, mais nous pensons qu’il peut parfois suffire d’un geste ou d’une parole pour amorcer un changement dans une situation de violence. C’est pourquoi nous avons dédié une page entière de notre site internet aux témoins de violence : nous vous encourageons vivement à y jeter un œil, cela pourrait vous aider afin de pouvoir accompagner au mieux votre ami ainsi que sa compagne.
Concernant les adresses utiles dans le canton de Neuchâtel, les victimes de violence au sein du couple peuvent s’adresser à l'association Solidarité Femmes et le Centre d'Aide aux Victimes (SAVI). Ils proposent des entretiens gratuits et confidentiels pour toutes personnes étant confrontées à des violences domestiques. Au besoin, ils disposent également d'un foyer pour femmes et enfants si votre amie ne se sentirait plus en sécurité dans votre maison. Leur équipe est joignable au numéro: (032) 889-66-49 ou par email à : savi.ne@ne.ch. Ils disposent également d'une ligne téléphonique de la violence domestique au (032) 886-46-36.
Pour les auteur-es de violence au sein du couple, votre ami pourrait contacter le service pour auteur-e-s de violence conjugale (SAVC) au 032 886 80 08 ou par mail à savc@cnp.ch.
Finalement, si vous êtes témoin d’une scène de violence, vous pouvez appeler la police au 117. En effet, la violence conjugale est composée d’infractions punies par la loi. Une partie de celles-ci sont poursuivies d’office. Suite à un appel à la police, différentes procédures peuvent s’ouvrir: expulsion du domicile pour la personne auteure, dépôt de plainte et possibilité séparation. Des mesures de protection peuvent être mises en place pour protéger la personne victime. Cette personne peut également les appeler lors du moment de crise par elle-même ou se rendre dans n’importe quel poste de police pour déposer plainte pour la violence vécue.
Nous espérons de tout coeur avoir pu vous aider à trouver plus de clarté. Notre porte reste toujours ouverte si vous avez une nouvelle question ou si vous souhaitez nous donner de vos nouvelles dans quelque temps. Avec nos meilleures salutations.
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